Chanal : la justice impossible - enquête à charge, de Gérard Chemla et Vincent Durtette,
avec la participation de Joël Vailant . Editions Michalon, paru le 25 mars 2003
Un ouvrage très documenté sur ce qui restera une des affaires criminelles les plus
scandaleusement maltraitées par la justice française.
Ce livre est l'histoire d'un prédateur, l'histoire de jeunes gens évanouis dans la nature, l'histoire de deux avocats
qui ont porté ce dossier pendant quinze ans, l'histoire d'un enquêteur et d'un juge lancés dans une traque,
l'histoire enfin d'une justice en bout de course - qui n'a jamais fait le lien avec d'autres « disparitions »
intervenues quelques années auparavant au camp du Valdahon, alors que Chanal y était instructeur - et dont
l'incompétence a figé les familles des victimes dans un silence étouffant.
Gérard Chemla et Vincent Durtette sont avocats. Défenseurs des familles de victimes, ils ont écrit ce livre au
lendemain du suicide de Pierre Chanal, comme « un devoir de mémoire, de vérité et de justice ».
Joël Vaillant, à l'époque capitaine de gendarmerie, est l'enquêteur principal de l'affaire des « disparus de Mourmelon ».
Le livre contient également des entretiens avec des psychiatres qui ont expertisé Pierre Chanal et les témoignages
de familles de trois des disparus : la famille de Patrick Dubois, la mère de Serge Havet,
le frère de Patrice Denis.
Sur la piste du tueur de Mourmelon - Quinze ans à traquer l’assassin du « Triangle maudit »,
de Jean-Marie Tarbes. Editions Robert Lafon, paru le 15 octobre 2003
Le récit d'une enquête opiniâtre aux multiples rebondissements, et quinze ans de la vie d'un homme
que n'a jamais cessé de hanter la douleur des familles endeuillées.
Gendarme à la section de recherches de Reims, Jean-Marie Tarbes est chargé du dossier des disparitions de Mourmelon.
Contrairement à l'armée, qui parle de simples désertions, il est persuadé qu'il s'agit de meurtres, vraisemblablement
perpétrés par un tueur en série.
L'affaire et l'enquête, vues par un des principaux enquêteurs.
Tueurs en série - Dossier d'un profileur,
de Laurent Montet. Editions du Rocher, paru le 8 janvier 2004.
Voir également "Profileurs", ouvrage collectif sous la direction de
Laurent Montet (Editions PUF/2001).
La France des tueurs en série, de Frédéric Vézard,
Editions Flammarion, paru en 2002.
Critique d'Alexie Lorca parue dans Lire, juin 2002) : Reporter à VSD puis au Parisien, Frédéric Vézard a suivi pendant plus de cinq ans l'affaire des «disparues de l'Yonne». Il a ainsi
rencontré par deux fois Emile Louis, un tueur qu'«aucune institution n'a voulu voir pendant des lustres».
Ce chauffeur de car, auteur de sept meurtres - dont un premier en 1975 - n'a en effet été arrêté qu'en décembre 2001.
Ses victimes, de jeunes attardées mentales, sont systématiquement déclarées fugueuses par l'institution qui les accueille.
Et ce, malgré l'acharnement d'un gendarme, Christian Jambert. Persuadé de la culpabilité de Louis, celui-ci enquête pendant
des années, seul contre sa hiérarchie, et finit par se suicider.
A la même époque, Pierre Chanal assassine tranquillement de jeunes appelés du camp militaire de Mourmelon. Après des enquêtes
bâclées, l'autorité militaire déclare les disparus déserteurs. De même que Francis Heaulme - meurtrier de treize personnes -,
Louis et Chanal vont bénéficier de «l'aveuglement et la désorganisation d'institutions peu préparées à affronter ces fauves
d'un nouveau type».
Le constat de Frédéric Vézard est simple. Pendant des années, la France a considéré le «serial killer» comme un pur produit made
in USA. Des tueurs en série ont ainsi profité du manque de connaissance du phénomène, de la frilosité de l'institution judiciaire
et de l'absence de coordination entre les services d'enquête.
A travers les parcours sanglants de Louis, Chanal, Heaulme et ceux de Thierry Paulin, Guy Georges, Sid Ahmed Rezala et Patrice Alègre,
l'auteur stigmatise les négligences, les erreurs et les errances aberrantes de la police et de la justice. Le livre est construit
comme un puzzle. L'assemblement des pièces constitue un grand portrait-robot qui permet de comprendre le fonctionnement de ces
psychopathes bien français, funestes symptômes des faiblesses de notre société.
Les disparus de Mourmelon - Témoignage,
de Gisèle Gache et Laurent Montet. Editions Le pré aux clercs, paru le 20 mars 2004.
Ce livre combine le témoignage et le journal de Gisèle Gache, soeur de Patrick Gache, disparu en 1987 à Mourmelon,
et l'analyse du profil de Pierre Chanal par Laurent Montet.
Le journal de Gisèle Gache complète ce qui est rapporté dans les pages de ce site sur la douleur des familles des victimes et la manière
dont la justice les a traitées.
Mort d'un présumé innocent,
d'André Buffard. Editions Ramsay, paru en février 2005.
« Si Pierre Chanal est mort, le débat n'est pas clos. Toutes les parties, frustrées de n'avoir pu s'exprimer dans une enceinte judiciaire, ont pris
la plume pour poursuivre la lutte. Il ne manquait donc plus que la plume soit donnée à la défense en dernier comme il se doit », écrit André Buffard.
Il retrace de Pierre Chanal la défense qu'il a assurée depuis 1995. Il souligne le manque de coopération de l'armée, pour qui les disparus
furent longtemps des déserteurs, dénonce les insuffisances d'une instruction longue de vingt ans, et fustige des «expertises scientifiques péremptoires.
L'auteur ajoute que depuis le début, Pierre Chanal l'avait prévenu qu'il refuserait de participer à un procès qu'il qualifiait de «corrida», ayant été
désigné coupable à l'opinion publique par les médias.
Il révèle qu'il lui avait demandé de lui apporter «une lame» pour «en finir», en mai 2003, alors qu'il était hospitalisé à Saint-Etienne, après
une tentative de suicide par absorption de médicaments. Cinq mois plus tard, Pierre Chanal s'est donné la mort en se sectionnant l'artère fémorale
à l'hôpital de Reims.
NDLR : le procès que la justice française n'a pas été capable de mener à terme se déroule donc sur la place publique. Il ne manque
désormais plus que les jurés pour prononcer la sentence. Osera-t-on un jour faire un remake du procès qui n'a pas eu lieu ?
Voir également la page "notions de droit" concernant la présomption d'innocence des morts...
Spécialiste mondialement reconnu des tueurs en série, Stéphane Bourgoin est conférencier à l’école de la Gendarmerie nationale.
Il est l’auteur d’une quinzaine d’ouvrages et de documentaires télévisés sur les serial killers. Il est également membre fondateur de l'association
Victimes en série.
Un ouvrage de référence avec une série de témoignages et de confessions recueillies par l'auteur : « La même volonté de puissance et de contrôle
de la victime, ainsi que l’absence du moindre remords. »
Fatal Journey,
d'Eroline O'Keeffe with Jane Kelly Editions O'Brian, à paraître.
Le témoignage d'Eroline O'Keeffe pour tenter d'obtenir justice après l'assassinat de son fils Trevor.
Le corps de Trevor (19 ans) a été découvert le 8 août 1987, victime comme les autres disparus de Mourmelon d'un serial-killer. Pierre Chanal a été renvoyé en Cour d'Assises pour cet assassinat.
Eroline O'Keeffe voulait savoir ce qui était arrivé à son fils? Alors que de nombreux indices et éléments à charge accusaient Pierre Chanal, la justice et l'armée française
n'ont fait preuve d'aucun zèle pour mener l'enquête à terme.
Eroline O'Keeffe raconte seize années de combat, contre l'obstruction délibérée, la barrière de la langue et l'extrême lourdeur des procédure judiciaire. Le moins qu'on puisse dire, c'est que l'image de la justice française va en souffrir dans tous les pays de langue anglaise !