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Les fautes commises par les enquêteurs :

Les fautes commises par les enquêteurs chargés des affaires de Mourmelon,
avant l’arrestation de Pierre CHANAL :

L’hypothèse d’un tueur en série sévissant dans le milieu militaire dans les environs de Mourmelon commence à faire son chemin en 1981 après la disparition du jeune Serge HAVET. Elle est reprise de façon beaucoup plus sérieuse par le Juge d’instruction HAYAT lorsqu’il recherche les causes de la mort d’Olivier DONNER (1982-1984).

A compter de la disparition de Patrice DENIS, le 23 août 1985, les services de gendarmerie de la section de recherche de gendarmerie de Champagne Ardennes décident de reprendre l’enquête de zéro et commencent par dresser la liste complète des disparitions de militaires appelés recensées sur la région Champagne Ardennes.

Ils partent du principe que les jeunes Dubois, Havet et Sergent ne peuvent avoir déserté comme le pense les autorités militaires et distinguent les disparus des déserteurs sur la base des critères suivants :

- Les déserteurs réapparaissent toujours rapidement.
- Leur famille n’est jamais inquiète.
- Leur disparition ne provoque jamais d’enquête.

C'est ainsi qu'au mois d'avril 1986, ils mettent à jour une autre disparition, celle de Manuel CARVALHO, jeune appelé du 4ème Régiment de Dragons de Mourmelon, disparu depuis le 7 août 1981. Dès cette période, les services d'enquête en charge de cette instruction, suspectent une série criminelle commise par un seul homme, pouvant être un cadre militaire.

C'est ainsi que dans son procès verbal de synthèse en date du 2 février 1988, le capitaine de gendarmerie, Joël VAILLANT, commandant de la section de recherche de REIMS précise :

« entre la disparition de DONNER Olivier et de Patrice DENIS, trois ans se sont écoulés. Ce délai étant susceptible de correspondre à une mutation, nous avons demandé à la DPSD de Chalons sur Marne de bien vouloir recensé les personnels officiers et sous officiers de la 63ème Division militaire mutés en 1982 et réaffectés dans notre région en 1985. Aucun cas n'a été relevé. Dans le cadre de l'enquête relative à la disparition de GACHE Patrick, nous avons établi la liste des personnels (civils et militaires) présents dans les unités élémentaires depuis 1980, date de la première disparition, au 1er juillet 1987. Le contrôle des 204 personnes concernées n'a apporté aucun résultat (...) »

Par contre, si ces enquêteurs avaient recherché sur l'ensemble du territoire national, les cas de désertion n'ayant donné lieu, après plusieurs années, à aucune nouvelle de la part des familles, ils auraient nécessairement mis à jour les dossiers de Michel GIANNINI et Aldo TACCHINI (voir le texte sur les disparus de Valdahon).

Ils auraient alors conclu qu'un seul cadre militaire engagé avait pu diriger ces deux appelés sur le camp du Valdahon puis certains d'entre eux sur le camp de Mourmelon : Pierre Chanal.

Si cette recherche avait été menée efficacement en amont, Pierre CHANAL aurait pu être confondu bien avant une interpellation, fruit du hasard d’un contrôle de routine, en flagrant délit de séquestration et de viol d'un jeune auto stoppeur hongrois.
Il est fort probable que plusieurs assassinats auraient ainsi pu être évités, avec davantage de rigueur.


Les fautes commises par les enquêteurs chargés des affaires de Mourmelon,
après l’arrestation de Pierre CHANAL :


Malgré leurs affirmations, il semble que les enquêteurs en charge de ce dossier n'aient mené aucune investigation à destination du camp du Valdahon.

C'est ainsi que, lorsque les enquêteurs de la brigade territoriale du Valdahon, débutent enfin les investigations en 2001, ils rencontrent leurs homologues rémois et apprennent de l'adjudant chef TARBE, qui a diligenté ce dossier au sein de la section de recherches (SR) de 1985 à 2001, qu'aucune investigation particulière n'a été effectuée sur d'éventuels cas de disparitions sur le 30ème Régiment de Dragons du Valdahon.

Il s’agit d’une faute grave dans la mesure où, dans le cadre des investigations menées dès 1988, les enquêteurs auraient du nécessairement rechercher si le mis en examen d'une série criminelle à Mourmelon comprenant huit victimes pouvait avoir commis des faits similaires dans l’unité de Valdahon au sein de laquelle il avait été affecté de 1968 à 1977.

Lorsqu’ils l’arrêtent, ils sont face à un homme surpris en flagrant délit de viol et de séquestration d’un jeune homme qui présentent des caractéristiques physiques identiques à celles des disparus et qui présente des connexions avec l’ensemble des victimes répertoriées. N’aurait-il pas été pertinent et même élémentaire de commencer par rechercher dans le passé du suspect des événements comparables. Contre toute attente, il semble que cela n’ait pas été fait !

Il faut, rappeler que Pierre CHANAL est, à l’époque de la disparition de Michel GIANNINI, adjudant instructeur du 11ème escadron du 30ème régiment de dragons et qu’il a donc eu ce jeune appelé sous ses ordres. D’autre part, il est à partir de 1976 l'adjudant responsable du 30ème escadron et par une « coïncidence » assez révélatrice à deux jours seulement de son départ de Valdahon pour Mourmelon quand se produit la disparition d’Aldo Tacchini. Les recherches réalisées par les gendarmes du Doubs en 2001 permettent de démontrer que si Chanal était de permission, il était, vraisemblablement, encore aux commandes, ne serait-ce que pour passer les consignes à son successeur.

Le 29 juin 1977, au soir, il a assisté à un repas donné en l'honneur de son départ. Il n’a rejoint Mourmelon que le dimanche 3 juillet. Il est resté présent sur le camp du 30 juin au 2 juillet. On peut même penser que c'est Pierre Chanal qui a affecté Aldo Tacchini au service de garde, cette nuit-là.

Pour parachever ces disfonctionnements, seul le hasard a permis aux parties civiles de connaître les connections tardivement réalisées par les services d'enquête entre ces différentes disparitions. Or, au cours de l’année 2001, les enquêteurs du Valdahon se sont entretenus avec l'adjudant chef Jean-Marie TARBES (aujourd’hui à la retraite) responsable des investigations sur les disparitions inquiétantes de Mourmelon.

Dans la foulée, ces mêmes enquêteurs rencontrent Monsieur Pascal CHAPART, Juge d'Instruction à Chalons en Champagne en charge du dossier de Mourmelon. L'adjudant CUENOT, officier de police judiciaire de la brigade de recherche départementale de Besançon précise même dans son procès verbal d'investigation en date du 13 juin 2001 :

« Dans l'après midi du 31 mai 2001, nous rencontrons Monsieur CHAPART Pascal, Magistrat Instructeur chargé du dossier des "Disparus". Il nous donne copie de la transcription de cette cassette et les conclusions des experts sur le contenu de cet enregistrement et l'identification de la voix. »

Ce même procès verbal laisse apparaître que le Magistrat Instructeur leur a communiqué différents éléments d'information transmis suivant bordereau du 31 mai 2001. Les services de la brigade de recherche de Besançon ont dressé d'ailleurs un procès verbal d'investigation en date du 14 novembre 2001 rappelant en en-tête :

« Nous avons obtenu, auprès de la S.R. de Reims, du Juge d'Instruction, Pascal CHAPART au Tribunal de Grande Instance de Chalons en Champagne et de Madame SONREL, Substitut Général près la Cour d'Appel de Reims, de nombreuses copies de pièces de procédure concernant le dossier de Pierre CHANAL. »

La faute du juge Chapart :

En d'autres termes, le Juge d'Instruction en charge des différentes disparitions, a eu connaissance, avant la clôture de son information judiciaire, de ces deux cas intéressants directement le mis en examen Pierre Chanal. Pour autant, le juge Chapart n'en porte aucune mention dans aucun des actes de son instruction. Le parquet général qui suit le dossier et prendra des réquisitions de non lieu partiel devant la chambre d’instruction n’en fait également aucune mention.

Pareillement et alors que Pierre Chanal a été placé en garde à vue dans le cadre de ces deux disparitions courant novembre 2001, aucune communication de cette information importante n'a été versée dans le dossier, ce alors même que l'information judiciaire n'était pas terminée (appels formés par les différentes parties civiles et le mis en examen de l'ordonnance de mise en accusation).

En privant les parties civiles de cette information capitale (Pierre Chanal et son avocat la connaissaient puisqu’il avait été interrogé deux jours durant sous le régime de la garde à vue), les autorités judiciaires ont sciemment pris le partie de cacher un élément d’information dont elles ne pouvaient ignorer l’intérêt. Comment justifier en effet dans l’hypothèse inverse que le parquet général près la Cour d’Appel de Reims, le juge Chapart ou l’adjudant Tarbes ait accepté de communiquer des éléments de «leur» dossier ?

Parce qu’elles ne disposaient pas de la possibilité de faire valoir cet argument complémentaire devant la chambre d’instruction, les parties civiles se trouvaient dans une situation d’infériorité et perdaient une chance complémentaire de faire juger Pierre Chanal du chef des huit dossiers pour lesquels il était en examen.

www.disparusdemourmelon.org