Bordeaux : un violeur libéré par erreur repasse à l'acte (AP, 24/09/2004)
Des expertises ADN ont confirmé vendredi qu'un violeur, remis en liberté par erreur en juin dernier dans l'attente de son
procès devant la cour d'assises de Gironde, était l'auteur d'un autre viol commis fin août à Angoulême, a-t-on appris vendredi de sources judiciaires.
Mis en examen et détenu pour le viol d'une étudiante en octobre 2001 à Bordeaux, Raoul Becquerel, 30 ans, a été remis en liberté le 15 juin
dernier. La juge d'instruction qui a signé son renvoi devant les assises a en effet omis de lui notifier l'ordonnance de prise de corps. Une formalité
supprimée par la loi Perben 2, votée en février dernier, mais qui n'entrera en application que le 1er octobre.
« La juge a appliqué la nouvelle loi trop tôt. C'est une erreur humaine qui a des conséquences gravissimes », a
déclaré Dominique Barella, président de l'Union syndicale des magistrats (USM), fustigeant « l'excès de lois qui conduit à la catastrophe ».
Une fois l'erreur de la juge relevée, le parquet général de Bordeaux a saisi la chambre de l'instruction qui a été obligée de constater une « application
erronée car anticipée de la loi » et de remettre Raoul Becquerel en liberté sous contrôle judiciaire.
Obligé de pointer trois fois par semaine au commissariat, le jeune homme s'y est rendu une dernière fois le 8 septembre, à la veille du début de son
procès, puis a disparu de l'hôtel où il logeait au cours de la nuit.
La semaine suivante, une jeune infirmière d'Angoulême a porté plainte pour un viol dont elle aurait été victime dans le nuit du 28 au 29 août. Son
agresseur l'aurait menacée avec un couteau, puis forcée à l'emmener chez elle où il l'aurait violée et lui aurait volé sa carte bancaire.
Un procédé identique à celui raconté par la victime de 2001. Le suspect avait reconnu dans ce dossier s'être trouvé sur le lieu du crime mais a
contesté avoir commis le viol. Il avait mis en cause une deuxième personne qui n'a jamais pu être identifiée.
L'infirmière d'Angoulême a reconnu son agresseur sur une photo et les analyses ADN ont confirmé vendredi qu'il s'agissait bien de Raoul Becquerel,
qui avait déjà été condamné pour viol en 1993 à douze ans de réclusion criminelle.
«Il y a beaucoup de dossiers de viol et tout le monde va le reconnaître maintenant», a déclaré à l'Associated Press son avocat, Me Jean-Frédéric
Vignes. «Il ne faut pas en faire le bouc émissaire de tous les dossiers de France et de Navarre». a-t-il ajouté. «D'autant qu'étant en fuite, il n'a
pas été destinataire de ces analyses».
Selon l'avocat, Raoul Becquerel a été victime dans son enfance de violences familiales qui ont conduit à son placement dès l'âge de six ans. «Notre
société porte une part de responsabilité parce qu'il n'a jamais bénéficié du suivi nécessaire. Quand il a été libéré de prison au bout de huit ans, ça a
été 'au revoir'. Et c'est tout».
Dominique Perben demande un rapport sur la libération d'un violeur à
Bordeaux
(AP, 28/09/2004)
Le ministre de la Justice, Dominique Perben, a déclaré mardi avoir demandé un rapport sur la remise en liberté en juin dernier d'un
violeur bordelais suite à une erreur de la juge d'instruction, et qui a récidivé depuis.
« J'ai demandé un rapport aux chefs (de la juridiction de Bordeaux). Ensuite, on verra ce qu'on fait. Les faits sont simples.
Si ça tombe sous le coup des règles disciplinaires, je saisirai le CSM (Conseil supérieur de la magistrature) »,
a souligné le ministre lors d'un point de presse.
Mis en examen et détenu pour le viol d'une étudiante en octobre 2001 à Bordeaux, Raoul Becquerel, 30 ans, a été remis en liberté le 15 juin
dernier. La juge d'instruction qui a signé son renvoi devant les assises a en effet omis de lui notifier l'ordonnance de prise de corps. Une formalité
supprimée par la loi Perben II, votée en février dernier, mais qui n'entrera en application que le 1er octobre.
Remis en liberté sous contrôle judiciaire, le jeune homme s'est rendu une dernière fois à son pointage au commissariat le 8 septembre, à la veille du
début de son procès, puis a disparu de l'hôtel où il logeait au cours de la nuit.
La semaine suivante, une jeune infirmière d'Angoulême a porté plainte pour un viol dont elle aurait été victime dans le nuit du 28 au 29 août. Elle a
reconnu son agresseur sur une photo et les analyses ADN ont confirmé vendredi qu'il s'agissait bien de Raoul Becquerel, qui avait déjà été
condamné pour viol en 1993 à douze ans de réclusion criminelle.
Le routard du viol avait sévi à Senlis (09/10/2004)
RAOUL BECQUEREL n'aurait jamais dû croiser la route d'Anne-Sophie, une jeune femme de 28 ans, qu'il a enlevée, séquestrée dans le coffre de sa voiture et
violée le mercredi 29 septembre à Senlis (Oise).
Un viol d'une rare sauvagerie, de l'aveu même du procureur de la République, dont la victime
s'était en quelque sorte « libérée » en envoyant des appels SMS depuis son téléphone portable. Becquerel, véritable routard du viol, est considéré
comme un danger public. Agé d'une trentaine d'années, déjà condamné à douze ans de réclusion criminelle, auteur avéré de plusieurs viols, il aurait dû
se trouver derrière les barreaux d'une prison avant son procès fixé le 9 septembre dernier devant la cour d'assises de Gironde. Mais ce jour-là,
Raoul Becquerel figurera aux abonnés absents, le procès est renvoyé. Libéré à la fin du mois de juin de la maison d'arrêt où il se trouvait, Raoul
Becquerel a en effet bénéficié d'une invraisemblable erreur judiciaire. Le juge d'instruction chargé de suivre au plus près cette affaire n'avait pas
signé l'ordonnance de prise de corps. Un document indispensable pour maintenir Becquerel en prison jusqu'au jour du procès. Dans sa cellule,
Raoul Becquerel est bien loin de savoir ce qui se prépare. Il n'en croit pas ses yeux lorsqu'il est miraculeusement remis en liberté à la fin de ce mois
de juin 2004. Selon certaines informations, il doit sa liberté à une décision du procureur général qui a constaté l'illégalité de sa détention.
Arrêté au cours d'un banal contrôle de gendarmerie Même s'il doit pointer plusieurs fois par semaine au commissariat de Bordeaux, Becquerel n'a qu'une
seule idée en tête : fuir cette ville pour commettre de nouveaux forfaits.
Son parcours, on ne le connaît pas en dehors des viols qui sont aujourd'hui avérés. Celui d'une femme dans la nuit du 28 au 29 août près d'Angoulême. Et
celui d'Anne-Sophie à Senlis, un mois après. A chaque fois, le scénario se répète. Il repère ces femmes, s'introduit dans leurs appartements et les
viole sous la menace d'un couteau. A chaque fois, il repart également en emportant la carte bancaire des victimes et d'autres objets.
A-t-il fait d'autres victimes ? On peut malheureusement le craindre. On sait simplement aujourd'hui que le périple de ce violeur en série a pris fin la semaine
dernière lors d'un banal contrôle de gendarmerie sur une aire d'autoroute.
Raoul Becquerel, après avoir violé Anne-Sophie à Senlis, dormait paisiblement sur la banquette arrière d'une voiture volée. Les expertises
ADN sont formelles et infaillibles. Il se trouve aujourd'hui de nouveau en prison, près d'Angoulême. Une prison d'où il n'aurait jamais dû sortir.
Arrestation à Tours du violeur libéré par erreur (AP, 30/09/2004)
Un violeur, remis en liberté par erreur en juin dernier à
Bordeaux et qui avait commis un nouveau viol après sa libération, a été
arrêté jeudi sur une aire d'autoroute de l'A10, près de Tours, a-t-on appris
de source policière.
Raoul Becquerel a été placé en garde à vue à Tours. Mis en examen et détenu pour le viol d'une étudiante en octobre 2001 à
Bordeaux, cet homme de 30 ans avait été remis en liberté le 15 juin dernier.
La juge d'instruction qui a signé son renvoi devant les assises avait en effet omis de lui notifier l'ordonnance de prise de corps. Une formalité
supprimée par la loi Perben 2, votée en février dernier, mais qui n'entrera en application que le 1er octobre.
Une fois l'erreur de la juge relevée, le parquet général de Bordeaux avait saisi la chambre de l'instruction qui a été obligée de constater une
« application erronée car anticipée de la loi » et de remettre Raoul Becquerel en liberté sous contrôle judiciaire.
Obligé de pointer trois fois par semaine au commissariat, le jeune homme s'y est rendu une dernière fois le 8 septembre, à la veille du début de son
procès, puis a disparu de l'hôtel où il logeait au cours de la nuit.
La semaine suivante, une jeune infirmière d'Angoulême a porté plainte pour un viol dont elle aurait été victime dans le nuit du 28 au 29 août. Son
agresseur l'aurait menacée avec un couteau, puis forcée à l'emmener chez elle où il l'aurait violée et lui aurait volé sa carte bancaire. Elle a
reconnu son agresseur sur photo et les analyses ADN ont confirmé qu'il s'agissait bien de Becquerel, déjà été condamné pour viol en 1993 à douze
ans de réclusion criminelle.
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