Note : les éléments présentés ici ont été fournsi par Armand Maltry qui a fait un travail d'enquête considérable
sur le dossier des disparus de Mourmelon.
Les hypothèses proposées ont été établies à partir du cas de Trevor O'Keefe,
un des disparus dont on a retrouvé le corps, peu de temps après
sa disparition.
Les constations faites par les enquêteurs au moment de la découverte du corps :
SITUATION : trouée récente matérialisée par des orties couchées donnant sur un talus en contrebas de la lisière
du bois, dans le 1e tiers du bois en venant d'ALAINCOURT. Le corps est enseveli sous une couche de terre (10 à 15 cm en moyenne).
POSITION : Le cadavre est allongé sur le ventre, face contre terre, bras gauche replié, main gauche sous le corps. Le bras droit
est allongé sous le corps, jambes tendues.
NB : dans le cas d'Olivier DONNER,
bras droit replié sur le ventre, l'autre allongé, jambes légèrement repliées.
Commentaire d'Armand Maltry : similitude avec la position militaire "REPOS". Positions compatibles avec un tranport dans l'arrière d'un combi.
Pas de désordre vestimentaire signalé par les enquêteurs et le médecin légiste. Une déchirure de la braguette évoquée par la famille (au vu d'une photo)
n'est pas confirmée (semble être une ficelle du scellé).
EXAMEN DU CORPS : Cadavre rigide. Visage couvert de sang. Sillon de strangulation circulaire. 1 écchymose à chaque bras.
AUTOPSIE, EXPERTISES : Lividités antérieures, pas de cyanose des extrémités, circulation posthume pulmonaire droite.
Décollement cutané (putréfaction) étendu à tout le visage. Tache verte abdominale (décédé depuis 4 à 5 jours, donc pas ou très peu de cohabitation
"ante mortem" avec l'auteur). Sillon de strangulation circulaire horizontal de de 8 mm de large en en son épicentre, s'amenuisant
progressivement. A l'arrière de la pointe du lobe de l'oreille droite 2 échhymoses rondes de 1 et 1,5 cm de diamètre (évoque un croisement de lien
ou un noeud, instrument a été emporté par le meutrier) :
- Ecchymose de 2 cm face externe du bas droit 15 cm au dessus de l'olécrane (apophyse de l'humérus).
Voir croquis.
- Ecchymose de 2 cm face externe du bas gauche au dessus de l'olécrane.
Absence de trace de piqure, absence de trace de sodomisation, absence de trace de "liens" ou d'entraves.
Commentaire d'Armand Maltry : Les deux ecchymoses pourraient correspondre à une marque provenant de l'os interne des deux genoux de l'agresseur
(blocage au sol, face contre terre). Si elles avaient été sur l'autre face du bras, auraient pu évoquer deux marques de pouces
(saisie violente de la victime par l'arrière: "ne bouge pas…"). Voir l'enregistrement d'une bande audio saisie chez CHANAL.
Hypothèses sur le scénario de l'agression et du meurtre:
Si on se réfère aux constatations médico - légales, les traces instrumentales laissées sur l'épiderme autour du cou
ne correspondent pas :
a) aux sangles qui ont une surface de portée trop large par rapport à au diamètre du sillon (08mm).
b) à la chaîne, puisqu'il n'y a aucune empreinte de maillon sur le cou de la victime.
Le collet à sentinelles comprend en sa partie centrale une cordelette d' environ 70 cm de long dont la section semble correspondre aux dimensions du
sillon. En supposant que le tour de cou de Trévor soit de 38 ou 39 cm (ce qui semble raisonnable au vu de sa corpulence) le premier maillon de la chaîne
ne peut pas être à l'origine des hématomes sous l'oreille droite, puisqu'il serait à plus de 15 cm de la nuque.
Hypothèse A : prise excentrée. La main droite de l'agresseur qui tient le manchon composé par la chaîne s'appuie sur le côté de la nuque, la main
gauche tractionnant à 30 cm de distance sur la gauche.
Hypothèse B : utilisation d'un collet lisse, sans appareillage, l'étrangleur effectuant un mouvement de rotation des mains afin d'assurer la tenue, prenant
appui sur un côté de la base du crâne avec le dos du poing afin de bien pouvoir tractionner (voir croquis ci-contre)
Hypothèse C : l'agresseur se sert de la longueur totale de l'instrument pour "happer" sa victime et la ramener vers lui, puis termine l'étranglement
comme pour l'hypothèse b.
L'exemple du meurtre de Trevor O'Keefe fournit de nombreuses informations sur le profil de l'assassin : il s’agit d’un assassinat
froid, méthodique, réalisé avec un lacet.
C’est une technique maîtrisée par un professionnel qui a la volonté de donner la mort rapidement.
Il s'agit vraisemblablement d'un homme qui a une expérience du combat, peut-être un militaire, légionnaire ou commando.
Il est capable sans trace de violence de maîtriser des jeunes gens en pleine forme physique sans qu’aucune de ses victimes n’ait jamais
réussi à s’échapper. L’aptitude à faire disparaître durablement les corps est également révélatrice : l'assassin a une grande capacité
d’organisation et une bonne connaissance du terrain.